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UN MONOI TRADITIONNEL CUIT A PETIT FEU

20/11/2016. L’extraordinaire diversité des recettes de Monoï traditionnel n’est pas uniquement le fruit des ingrédients utilisés. Parfois, la technique est inhabituelle, voire déroutante.
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La jolie robe brune de cette huile naturelle médicinale a préalablement été cuite à petit feu par Christiane.

DIVERSITÉ DES INGRÉDIENTS OFFERTS PAR LA NATURE POLYNÉSIENNE

On dit qu’il existe autant de recettes de Monoï que de familles polynésiennes. Cette diversité est bien sûr liée à l’environnement naturel de chaque Archipel, voire à chaque île. Sur ce territoire grand comme l’Europe, on trouve le cocotier et ses noix, fort heureusement, la source indispensable pour obtenir cette l’huile, mais la nature n’offre pas forcément les mêmes plantes, les mêmes fleurs ou les mêmes racines. De nombreux Monoï sont par exemple réalisés sans  Fleur de Tiare, remplacée par d’autres fleurs odorantes ou médicinales, propres à chaque région : le Pua (Fagraea berteroana) aux Marquises par exemple, une petite fleur odorante, qui fut en son temps la fleur emblème de l’Archipel, ou la Fleur de Kahaia (Guettarda speciosa), très répandue sur les atolls de l’archipel des Tuamotu.

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Christiane vous présente la plante qu'elle a rapportée de Arutua aux Tuamotu pour la confection de son Monoi Hora Ora

DIVERSITÉ DES TECHNIQUES DE FABRICATION DES MONOI TRADITIONNELS

Ces méthodes de fabrication qui font le Monoï pourraient être le thème d’une prochaine édition de Monoï Here. Là aussi, les techniques varient. Si la base reste généralement un macérât d’ingrédients naturels avec de la noix de coco, les recettes ont toutes des secrets particuliers : noix de coco fraîche ou noix de coco séchée (coprah), noix de coco râpée ou lait de coco, fleurs fraiches ou fleurs légèrement séchées, macération longue ou courte, au soleil ou à l’abri de la lumière, voire pas de macération pour une utilisation immédiate du mélange frais, les artisans marquisiens en ont fait la démonstration lors de cette Semaine du Monoi (voir la vidéo ici). Avec le Monoi Hora Ora venu de Arutua, quelle surprise !

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C'est parti pour quelques heures de cuisson du lait de Coco et de la sêve extraite des feuilles de Hora.

MONOI HORA ORA, UN MONOI CUIT VENU DE ARUTUA AUX TUAMOTU

Christiane, dont c’est la 1ere participation à Monoï Here, vient de l’atoll de Arutua, dans l’Archipel des Tuamotu, et propose une recette, qui en a étonné plus d’un. Elle cuit son Monoï, à petit feu, pendant près de 3 heures, comme une soupe aux choux, veillant à la bonne cuisson en remuant de temps en temps, tout en partageant les petits secrets de sa technique avec le public. Ses ingrédients sont simples : de la noix de coco et les feuilles de cette plante dénommée Hora, une plante assez énigmatique, dont la racine est apparemment utilisée par les pêcheurs Paumotu (habitant des atolls des Tuamotu) pour endormir les poissons. Son Monoï Hora Ora pourait se traduire littéralement par l’huile de la plante qui guérit.
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SECRETS DE FABRICATION : DES GESTES TRANSMIS DE GÉNÉRATION EN GÉNÉRATION

Même si cette cuisson se rapproche des techniques traditionnelles habituelles, où le macérât est mis au soleil pour activer sa transformation en huile, je ne peux m’empêcher d'imaginer une bonne raison, afin que la lait de coco mélangée cette sève, obtenue des feuilles broyées de cette plante toxique puisse devenir une huile qui guérit. Christiane reste silencieuse, plutôt animée à reproduire cette technique transmise par ses aïeuls, en y ajoutant quand même sa touche de modernité, avec l'extracteur de jus moderne à la place du pilon traditionnel en pierre…  La jolie robe brune de cette huile naturelle médicinale garde tous ses secrets de Monoi.

Tous droits réservés © Nicolas Perez La Boutique du Monoi

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LA JOLIE ROBE BRUNE DU MONOI HORA ORA GARDE TOUS SECRETS

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